En juin dernier, la Cour suprême des États-Unis a créé la surprise en invalidant une carte des circonscriptions électorales adoptée par les élus républicains en Alabama. La cause découlait d’une action en justice lancée par des groupes de défense des droits civiques en vertu de l’article 2 de la loi sur le droit de vote de 1965, qui interdit les pratiques électorales ou de vote discriminatoires à l’égard des Américains sur la base de la race.
Or, la Cour d’appel des États-Unis pour le 8e circuit a porté un dur coup à la loi emblématique du mouvement des droits civiques lundi en statuant que seul le gouvernement fédéral peut s’appuyer sur l’article 2 dans le cadre d’une poursuite. Dans une décision rendue à deux voix contre une et rédigée par un juge nommé par Donald Trump, la Cour a conclu que le texte de la loi sur le droit de vote ne contenait pas explicitement de dispositions relatives à un « droit d’action privé ». Les particuliers et les groupes civiques ne pourraient donc pas s’en servir pour contester des mesures électorales.« Si [cette décision] reste en vigueur, il s’agira d’un coup fatal pour cette loi », a déclaré Wendy Weiser, directrice du programme sur la démocratie au Brennan Center for Justice. « Des théories radicales qui auraient été auparavant rejetées par les tribunaux ont été prises de plus en plus au sérieux par un système