Formulée par Emmanuel Macron, l’idée d’une « concurrence » entre la légitimité du peuple et celle du Parlement est infondée, estime la politiste Laurence Morel, dans une tribune au « Monde ». Selon elle, cette conception du chef de l’État est révélatrice de ses importantes réserves à l’égard du référendum d’initiative partagée.
Il y avait quelque chose d’irréel dans la priorité accordée, par le président du Conseil constitutionnel d’abord, et par le président de la République ensuite, dans leurs discours respectifs pour les 65 ans de la Constitution, à une révision constitutionnelle qui faciliterait le recours au référendum d’initiative partagée (RIP). Personne n’a oublié que les neuf sages du Palais-Royal ont rejeté quatre des cinq tentatives de RIP depuis 2015 – dont les deux dernières pour maintenir la retraite à 62 ans –, par des décisions qui sont loin de faire l’unanimité chez les juristes, et ce pour la plus grande satisfaction du locataire de l’Élysée, qui a remercié au passage le Conseil pour son indépendance.