« Ce RIP ne respectait ni l’esprit constitutionnel, ni les valeurs et les règles d’une démocratie apaisée »
La sagesse du Conseil constitutionnel n’est décidément pas usurpée ! Pour la seconde fois, les sages de la rue Montpensier ont donc rejeté la demande de référendum d’initiative partagée sur la réforme des retraites. Et ils ont bien fait. Prêts à tout pour attiser la défiance des citoyens envers les institutions, les mauvais esprits de la République multiplieront les habituels appels à la censure populaire, contre le pouvoir des juges, pour la démission du Président. Beaucoup de bruit et de fureur, dans le seul but de tout polariser, tout conflictualiser, tout décrédibiliser. Qu’importe !
Ce RIP ne respectait ni l’esprit constitutionnel, ni les valeurs et les règles d’une démocratie apaisée. Non, il ne peut pas être un moyen de rejouer le match lorsqu’un vote déplaît à une minorité de députés, même déchaînée. Non, il ne peut pas être utilisé pour contourner le Parlement, autant dire court-circuiter le pouvoir législatif. Non, il ne peut pas être une voie d’appel offerte au peuple contre ses propres représentants, sauf à délégitimer tout processus électoral. Ce n’est pas réenchanter la politique que d’abîmer la démocratie représentative.