Les imposants cortèges d’opposants suscités par le projet macronien de réforme des retraites traduisent à la fois de la colère et un certain désenchantement : celui de n’être pas sûr de peser vraiment sur l’issue.
Faute de référendum, et surtout faute de pouvoir l’initier, les manifestants se sentent démunis, voire piégés. En effet, tout ce barnum risque de s’achever pour eux par un vote du Parlement favorable au projet, alors même que l’opinion y est majoritairement hostile.
Certes, ce ne sera pas la première fois que la partitocratie parviendra à imposer un choix en discordance marquée avec le sentiment dominant dans l’opinion. On nous explique que c’est normal. Ainsi va la démocratie française …
En réalité, nos institutions sont affectées par une infirmité dirimante : l’impossibilité pour les citoyens, en dehors des périodes électorales, de peser sur les choix. La France est un pays de délégation intégrale, voire confiscatoire, du pouvoir aux gouvernants et, par suite, de démocratie intermittente.