Dans un mois, le 24 décembre précisément la Tunisie s’apprête, à nouveau, à voter pour les élections locales et régionales. La date a été fixée par un décret présidentiel. Ce scrutin se déroule en deux tours, le second devant se tenir après l'annonce des résultats définitifs du 1er tour. Selon le président de l'Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie), Farouk Bouasker, elles coûteront 40 millions de dinars tunisiens. Après 60 ans de disette, nous subissons une indigestion d’élections.
Mon père et tous ceux de sa génération n’ont jamais pu voter librement, ni avant ni après l’indépendance. J’ai eu l’outrecuidance de penser avoir brisé, à 55 ans, la fatalité. Je l’ai enfin eu cette revanche sur le destin un certain dimanche, le 23 octobre 2011 exactement. Je suis revenu en Tunisie à la quatrième vitesse de l'autre bout du monde pour pouvoir, avec une fierté non dissimulée, voter. J’ai longtemps gardé avec une réelle émotion le bleu de l’encre sur mon index gauche… Tous les espoirs étaient permis. La suite me prouvera à quel point...